Cystite : Comment la soigner rapidement et efficacement ?
04/07/2022Sommaire de l’article
- Une cystite, qu’est-ce que c’est ?
- Infection urinaire non compliquée versus compliquée ?
- Quels sont les symptômes de la cystite aigüe simple ?
- Quand parle-t-on de cystite récidivante ?
- Quels sont les examens permettant le diagnostic d’une cystite ?
- Quels sont les bons gestes lors d’un prélèvement d’urines ?
- Quelles mesures peuvent être prises en cas de cystites récidivantes ?
- Existe-t-il un médicament pour la prévention des cystites récidivantes ?
- Quels sont les traitements médicamenteux de la cystite aigüe simple (non compliquée)
- Quels sont les alternatives naturelles en cas de cystites ?
- Petit point sur la cystite interstitielle
Une cystite, qu’est-ce que c’est ?
Une cystite est une infection des voies urinaires basses et donc de la vessie provoquée par des bactéries. Les cystites représentent la deuxième cause d’infections bactériennes après celles de l’arbre respiratoires.
Le pathogène le plus souvent responsable est E.Coli, une bactérie présente dans les selles.
De par son anatomie et plusieurs autres facteurs tels que les changements hormonaux, la femme est beaucoup plus touchée que l’homme.
Une femme sur deux sera concernée par au moins un épisode de cystite aigüe au cours de sa vie.
Infection urinaire non compliquée versus compliquée ?
Dans le cas d’une cystite, on peut parler de :
-Cystite aigüe simple dite également non compliquée car elle présente peu de risques de complications. Elle touche les voies urinaires inférieures d’une femme non enceinte, sans facteur de risque ni anomalie du système urinaire.
-Cystite aigüe compliquée quand elle touche des personnes à risque de complications :
- Femmes enceintes
- Femmes âgées avec comorbidités
- Hommes
- Enfants
- Personnes diabétiques, souffrant d’insuffisance rénale, de troubles immunitaires ou d’anomalies du système urinaire (y compris la présence d’un cathéter…)
- Autres motifs.
Une cystite chez un homme ou une femme enceinte sera donc toujours considérée comme compliquée.
Une cystite (compliquée ou non) mal soignée peut déboucher sur une infection généralisée appelée septicémie. Il ne faut donc pas hésiter à consulter son médecin.
Quels sont les symptômes de la cystite aigüe simple ?
- -Brûlures et/ou douleurs lorsqu’on urine
- -Douleurs dans le bas du ventre
- -Envies d’uriner fréquentes parfois même la nuit
- -Urine trouble
- -Odeur particulière des urines
- -Pas ou peu de fièvre
- -Présence possible de sang en faible quantité
Une fièvre modérée à élevée, des douleurs dans le bas du dos ou le flanc ainsi que d’importantes pertes de sang sont des signaux d’alarme qui peuvent être associés à une infection urinaire compliquée touchant les voies urinaires supérieures. Dans ce contexte, il est donc impératif de consulter rapidement un médecin .
Quand parle-t-on de cystite récidivante ?
Une cystite aigüe simple est dite récidivante si le patient souffre de plus de 3 épisodes par an (≥4). Ces 3 épisodes doivent être totalement indépendants les uns des autres. Il s’agit donc de 3 nouvelles infections en alternance de périodes sans aucun symptôme.
Les cystites à répétition touchent 3% des femmes et en particulier les femmes âgées.
En effet, la ménopause associée à un manque d’œstrogènes offre un terrain plus favorable à la colonisation de la vessie par les bactéries. L’incontinence urinaire, plus fréquente chez les dames d’un certain âge, est également un facteur favorisant les récidives.
Une vie sexuelle active peut aussi conduire à des épisodes de cystites récidivantes chez les femmes plus jeunes.
Quels sont les examens permettant le diagnostic d’une cystite ?
Bandelettes Urinaires
L’utilisation de bandelettes réactives se colorant de manière plus ou moins prononcée en fonction de la composition des urines permet un dépistage rapide en cas de cystite aigüe simple.
Les 2 grands marqueurs recherchés sont la présence de globules blancs et de nitrites.
En effet, certaines bactéries responsables d’infections urinaires telles qu’E.Coli transforment les nitrates alimentaires en nitrites. Les globules blancs témoignent eux d’un processus inflammatoire.
L’absence de nitrites et de globules blancs dans les urines permet l’exclusion d’une infection urinaire dans la majorité des cas.
Voici quelques exemples de facteurs (liste non exhaustive) influençant ce test sur bandelette urinaire et susceptibles d’altérer le résultat:
-Un apport élevé en vitamine C par des compléments alimentaires peut mener à des faux négatifs : infection urinaire présente mais l’analyse est négative.
-Un prélèvement des urines non adéquat (contamination par les sécrétions vaginales ou temps d’attente trop long entre le prélèvement de l’échantillon d’urines et l’analyse) peut lui induire des faux positifs : absence d’infection urinaire mais l’analyse est positive.
Analyse au laboratoire (ECBU = Examen CytoBactériologique des Urines)
Quand il s’agit de plaintes récidivantes ou d’une infection des voies urinaires qualifiée de compliquée (selon les symptômes observés ou les facteurs de risque), il est important de déterminer les germes en cause par analyse d’un échantillon d’urines au laboratoire et de définir le traitement adapté par la réalisation d’un antibiogramme.
L’envoi d’un échantillon d’urines au laboratoire pour analyse ne doit pas être systématique dans le cas d’une cystite aigüe unique.
Quels sont les bons gestes lors d’un prélèvement d’urines ?
- -Se laver les mains ;
- -Utiliser un récipient stérile ;
- -Réaliser une toilette intime soignée ;
- -Eliminer le premier jet d’urine afin de conserver l’urine à mi-jet (« midstream »). Le premier jet permet en effet de nettoyer l’urètre (canal destiné à évacuer l’urine) ;
- -Prélever les urines avant tout traitement antibiotique sous peine de fausser l’analyse.
Une fois prélevées, les urines se conservent maximum 2h à température ambiante.
Quelles mesures peuvent être prises en cas de cystites récidivantes ?
- -Eviter la constipation notamment par des règles hygiéno-diététiques : boire beaucoup, alimentation riche en fibres, activité physique régulière. ;
- -Lors du passage aux toilettes, s’essuyer de l’avant vers l’arrière. ;
- -Boire suffisamment. ;
- -Ne pas se retenir d’uriner et vider complétement sa vessie. ;
- -Uriner après les rapports sexuels.
- -Utiliser un savon doux, non parfumé, pas de douches vaginales : une mauvaise hygiène intime ou un excès d’hygiène intime nuit aux différentes flores.
- -Eviter les vêtements trop serrés et synthétiques qui favorisent la transpiration.
- -Eviter l’utilisation de spermicides et diaphragmes en ayant recours à un autre moyen de contraception.
- -En cas de ménopause : référer au gynécologue afin de voir si un traitement hormonal de substitution par voie cutanée peut être envisagé.
- -Effectuer des séances de kinésithérapie axées sur le périnée quand cela se justifie.
Existe-t-il un médicament pour la prévention des cystites récidivantes ?
Si les mesures non médicamenteuses ne suffisent pas, le médecin pourra prescrire :
- -Un vaccin antibactérien à base d’extrait d’E. Coli pour une prévention immuno-active.
- -Nitrofurantoine : 50 mg ou 100 mg le soir (bon à savoir : la nitrofurantoïne colore les urines).
- -Fosfomycine 3g : 1 sachet tous les 10 jours, à prendre à distance des repas (2-3h avant ou après).
Ces traitements peuvent être donnés sur avis médical uniquement et ce pendant une période de 3 mois minimum à 6 mois maximum.
Quels sont les traitements médicamenteux de la cystite aigüe simple (non compliquée)
Il s’agit d’un traitement antibiotique qui nécessite une ordonnance. Voici les deux premiers choix, lorsqu’ils sont envisageables :
Nitrofurantoïne 100 mg
- -Posologie habituelle : 300 mg par jour en 3 prises pendant 5 jours.
- -Bon à savoir : la nitrofurantoïne colore les urines.
Fosfomycine en dose unique
- -À prendre à distance des repas (2-3h avant ou après).
Il est important de respecter la prescription de votre médecin et de vous référer aux notices des médicaments.
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les taux de résistance aux antibiotiques augmentent de façon inquiétante, et tout particulièrement dans le traitement des infections urinaires. Ces résistantes sont particulièrement présentes dans les pays du Sud de l’Europe et remontent vers les pays nordiques. L’automédication par antibiotique est donc à proscrire. Seul un médecin peut prescrire un traitement antibiotique défini en fonction du type d’infections urinaires, de l’état de santé, des antécédents et des traitements du patient.
Quels sont les alternatives naturelles en cas de cystites ?
Les compléments alimentaires ne remplacent pas un traitement antibiotique et ne doivent pas retarder une consultation médicale.
- -La canneberge à gros fruits (Cranberry), Vaccinum macrocarpon
La canneberge est une plante dont les baies rouges contiennent des proanthocyanidines (PAC). Ces molécules agissent en empêchant l’adhésion des bactéries à la vessie et pourraient avoir un intérêt dans la prévention des infections urinaires.
Posologie : Minimum 36 mg de PAC par jour.
Si vous prenez des médicaments qui fluidifient la sang, il est conseillé de demander l’avis de votre médecin avant de prendre une complément à base de canneberge car celui-ci pourrait accentuer l’effet de ces médicaments.
- -La busserole (Raisin d’Ours), Arctostaphylos uva-ursi
La busserole est un sous-arbrisseau dont les feuilles contiennent de l’arbutoside. Cette molécule, une fois transformée en milieu alcalin, aurait une action désinfectante urinaire.
Bon à savoir : En cas de prise de busserole, une coloration brun-vert des urines peut être observée. La prise de médicaments, compléments (vitamine C,…) ou aliments acidifiants les urines diminue l’activité antibactérienne de la busserole.
- -Probiotiques : lactobacilles
Les probiotiques sont définis par l’OMS comme étant des “micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels».
Les probiotiques sont donc des « bonnes bactéries » ayant un effet bénéfique sur notre corps. L’alimentation, le mode de vie, la prise de certains médicaments peuvent déséquilibrer les différentes flores (intestinale, vaginale,..) de notre organisme le rendant ainsi plus vulnérable pour la prolifération de bactéries pathogènes responsables nottamment d’infections urinaires.
Qu’ils soient pris par voie orale ou par voie vaginale, les probiotiques vont permettre de renforcer la flore et de diminuer les risques de récidives de cystites.
Exemple de souches : Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus reuteri, Lactobacillus crispatus…
Il est important de demander l’avis de votre médecin avant de prendre des probiotiques si vous souffrez d’un déficit immunitaire, lié à une maladie ou à un traitement médical.
- -D-Mannose : Molécule la plus récente
Le D-mannose est sucre naturel présent dans plusieurs fruits, légumes et baies en faible quantité. Ce sucre trompe la bactérie E. Coli en créant de faux sites de liaison pour les bactéries. Les bactéries adhèrent donc aux molécules de D-mannose plutôt qu’à la paroi de la vessie ce qui permet ainsi leur élimination.
Le D-mannose a une action mécanique et ne peut donc pas engendrer de résistance. Il a également l’avantage d’avoir une action préventive et curative sur les cystites.
Posologie :
- -2 g de D-mannose par jour en prévention des cystites récidivantes.
- -2 g 2 à 3 fois par jours en curatif.
Petit point sur la cystite interstitielle
Une cystite interstitielle est une maladie inflammatoire de la vessie dont l’origine est méconnue. Elle est accompagnée de symptômes d’infections urinaires mais aucune bactérie pathogène n’est révélée à l’analyse. Il s’agit donc d’inflammation chronique de la paroi de la vessie.