En cas d’acouphènes, que faire ?
S’il n’existe pas à proprement parler de traitement curatif des acouphènes, il est essentiel de consulter un médecin afin de rechercher une éventuelle perte auditive. Pour poser un diagnostic, le médecin procèdera à un examen clinique accompagné d’un questionnaire permettant de déterminer la présence d’un événement stressant ou d’un accident. Suivant les réponses du patient, le médecin pourra ensuite l’orienter vers un ORL. Celui-ci procédera à un test auditif qui pouvant être complété par un scanner, une IRM ou un bilan audiométrique. En cas de déficit auditif avéré, une aide auditive pourra être mise en place pour améliorer l’audition et atténuer la perception des acouphènes.
Les conséquences des acouphènes et leur prise en charge
Il existe plusieurs types d'acouphènes et ceux-ci peuvent gravement impacter la qualité de vie. La gêne est souvent accrue dans les environnements calmes, notamment lors de l'endormissement ou de période de concentration. Cela peut provoquer de l'anxiété, de la dépression ou encore poussant à l'solement, la fuite des sources sonores finalement perçues comme désagréables menant certaines personnes à éviter les situations sociales.
Pour réduire l'impact des acouphènes invalidants, plusieurs solutions existent :
- Thérapies cognitives et comportementales : elles ont pour objectif « d’apprivoiser » le trouble
- Masqueurs d’acouphènes : ce sont des prothèses émettant un bruit de fond permanent venant masquer celui de l’acouphène pour en limiter la perception.
- Médicaments de type antidépresseurs et anxiolytiques : ils peuvent être proposés en cas de forte anxiété ou de dépression. Ils seront accompagnés d'un suivi par un psychologue ou un psychiatre.
Traitements et solutions efficaces pour soulager les acouphènes
Il n'existe à proprement parler pas de traitement pour les acouphènes. Cette absence de traitement mène à une exploration incessante de pistes permettant de soulager les personnes souffrant d’acouphènes voire de supprimer durablement les symptômes. Les succès se font encore attendre, mais les espoirs se trouvent régulièrement confortés.
Essais cliniques dans la prise en charge des acouphènes
- Thérapies sonores : cette approche consite à exposer le patient à une source sonore dépourvue de la fréquence caractérisant son acouphène afin d’induire une réorganisation du cortex auditif pour atténuer, et pourquoi pas supprimer, les acouphènes. Ce traitement à long terme est conduit sur plusieurs mois.
- Stimulation du nerf vague (nerf pneumogastrique) : Des travaux réalisés en 2011 sur le rat ont suggéré l’intérêt de ce nerf situé au niveau du cou : l’association de stimuli sonores à une stimulation brève et répétée du nerf vague semble inverser durablement les modifications neuronales attribuées à la perte d’audition et réduire les acouphènes. Des essais cliniques ont débuté en 2016 en Belgique.
- Thérapies pharmacologiques : elles sont également en cours d’essai, des modèles animaux ayant validé l’utilisation de molécules à action locale pour bloquer les acouphènes. En effet, des récepteurs situés sur les fibres nerveuses auditives ayant un rôle prépondérant dans l’apparition des acouphènes pourraient être ciblés grâce à des antagonistes et permettant de modifier leur réponse.
- Générateurs et CD de bruits blancs : il s’agit d’appareils ou de CD conçus pour diffuser des sons naturels (souffle du vent, pluie, écoulement d’eau), et dont l’ambiance sonore aide à atténuer la perception de l’acouphène. Une aide non négligeable à l’endormissement.
Les nouvelles technologies ont permis de développer des oreillers musicaux permettant de diffuser les bruits blancs par un haut-parleur intégré à l’oreiller. Branché sur un lecteur de musique, l’oreiller musical permet de ne pas déranger son conjoint au moment du coucher.
Les thérapies cognitives en cas d'acouphènes
Compte tenu du fort impact psychologique des acouphènes, les thérapies « alternatives » sont fréquemment prises en compte dans le traitement des acouphènes. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une approche médicalisée, ces thérapies cognitivo-comportementales permettent un accompagnement du patient sur plusieurs séances au travers d’une habituation et d’une accoutumance au son perçu pour retrouver une vie normale. La gestion du stress et de l’anxiété générés par la souffrance quotidienne et parfois invalidante que peuvent être les acouphènes est une première approche indispensable pour apprendre à vivre avec ce trouble.
- La relaxation : elle permet à la personne souffrant d’acouphènes d’apprendre à identifier ses tensions et à modifier les réponses de son organisme, et notamment les états physiologiques liés au stress généré par la perturbation auditive. Les techniques de relaxation ont pour objectif d’atteindre un repos naturel et profond à l’état d’éveil.
- La sophrologie : elle a pour objectif de mener le patient à une détente profonde grâce à une rééducation du cerveau. L’idée est de procéder à des suggestions positives afin de minimiser l’influence des acouphènes. Des techniques et méthodes d’harmonisation corps-esprit aboutissant à l’équilibre des émotions sont travaillées dans le but d’installer un bien-être rapide pour se détacher plus facilement du bruit parasite.
- L’acupuncture : elle visera à explorer les différents points dont la stimulation permettra de faire varier l’intensité de l’acouphène.
- D’autres techniques comme l’ostéopathie ou l’hypnose pourront, selon les personnes, aider à réduire la perception du trouble ou le trouble auditif lui-même.
Compléments alimentaires et phytothérapie pour soulager les acouphènes
En attendant que la médecine parvienne à mettre en place des protocoles bien définis, il est également possible de trouver des produits pouvant aider les patients à réduire l’impact des acouphènes et à vivre avec.
- Compléments alimentaires et phytothérapie
L’acouphène semblerait être soulagé par une amélioration de la circulation sanguine de l’oreille. L’aubépine améliorerait la circulation sanguine au niveau de l’oreille interne. Le ginkgo biloba serait également connu pour avoir un effet positif sur la micro-circulation sanguine périphérique et sur l’audition. La quercétine aurait quant à elle une action bénéfique sur la cochlée, alors que l’eschscholzia aiderait à lutter contre le stress dû aux acouphènes. - Vitamines
Une carence en vitamine C ou en vitamine D peut avoir des conséquences sur la perception sonore, en l’amplifiant et en générant ainsi une sensation d’acouphène. En outre, la vitamine B12 serait préconisée pour réduire significativement le trouble auditif généré par les acouphènes.
Prévention des acouphènes
Il n’existe pas actuellement de traitement curateur des acouphènes. Pour autant, chercheurs et professionnels travaillent activement à trouver des solutions physiologiques pour enrayer ce mal qui atteint une large part de la population, et ce de manière transitoire ou chronique.
La prévention reste, encore une fois, la première précaution à prendre : porter des bouchons d’oreille ou des casques antibruit lorsque l’on se trouve dans un environnement bruyant est indispensable pour s’éviter un traumatisme auditif.